Le mécanisme général des TROS est représenté par un affaissement pharyngé qui va diminuer le débit respiratoire et provoquer une augmentation du gaz carbonique dans le sang circulant qui va être détectée par les centres cérébraux de la régulation de la respiration. Pour lever l’obstacle lié à l’affaissement du pharynx, le patient va, inconsciemment, faire des efforts croissants pour maintenir un débit d’air suffisant et ce, en sollicitant le diaphragme. Ces efforts sont vains mais vont provoquer des turbulences et des vibrations à l’origine des ronflements et des éveils répétés de quelques secondes. Toutefois, la maladie peut exister sans aucun ronflement notamment chez la femme, dans les formes débutantes ou dans les formes sévères.
Les manifestations cliniques
La nuit, le patient peut ronfler fort et déranger son entourage et parfois même le voisinage. Il peut se réveiller fréquemment pour uriner (on parle de nycturie). Il peut se réveiller fréquemment au cours de la nuit. Parfois, il peut s’éveiller en sursautant avec l’impression de s’étrangler ou de suffoquer. L’entourage peut observer des pauses respiratoires qui entrecoupent les ronflements donnant l’impression angoissante d’un arrêt respiratoire. Étonnamment, le patient peut avoir le sentiment qu’il a un sommeil normal.
Au réveil, il a souvent mal à la tête, une sensation de bouche sèche, de langue pâteuse ou de mauvaise haleine. Le sommeil n’est pas réparateur et le patient a souvent envie de faire la grasse matinée. Il peut être grognon et prend du temps pour sortir de sa torpeur. Il est souvent grand consommateur de café et le fumeur a tendance à fumer dès le matin pour tenter de se stimuler aggravant ainsi le TROS.
Dans la journée, le patient devient de plus en plus somnolent et fatigué. Il a tendance à s’endormir après le déjeuner notamment lorsqu’il est inactif. Il fait des siestes de plus en plus longues et peut aller se coucher de plus en plus tôt. Beaucoup ne réussisse plus à voir la fin du film de la soirée. Il risque de s’endormir en conduisant ou lorsqu’il est inoccupé. Le patient peut se plaindre de palpitations cardiaques, de sueurs excessives et de légers étourdissements lorsqu’il se lève.
Dans les formes évoluées, le patient peut souffrir de douleurs diffuses dans les muscles et les articulations. Il est souvent irritable et anxieux voire dépressif. Il n’est pas rare qu’ils aient pris de des psychotropes (anxiolytiques, somnifères et antidépresseurs) pendant des années avant d’avoir pu bénéficier d’un dépistage de TROS. Les perturbations des fonctions cognitives peuvent dominées le tableau clinique avec les fonctions de mémoire et de concentration qui diminuent notablement. Les patients rapportent souvent des accidents par inattention au domicile, au travail et lors de la conduite automobile. Il y a une diminution de l’élan vital qui amène les patients à réduire leurs activités sociales, professionnelles et physiques. La libido sexuelle est souvent diminuée en proportion de l’importance de la fatigue physique.
Les complications
Non seulement la prévalence est élevée mais les conséquences en termes de morbidité et mortalité sont importantes faisant du TROS un problème majeur de santé publique. Cette maladie, dont l’existence a été longtemps ignorée, provoque une diminution de la qualité de vie, des difficultés relationnelles, familiales et professionnelles. Les patients consultent plus et consomment beaucoup plus de médicaments notamment psychotropes qui aggravent la maladie et qui sont d’ailleurs contre-indiqués formellement dans les TROS. Il a été définitivement démontré que les TROS augmentent les risques cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle, les maladies coronariennes, les troubles du rythme cardiaque, les accidents vasculaires cérébraux et les démences vasculaires. Les TROS sont aussi responsables de 30 % des accidents de voiture. Enfin, il a été montré récemment que les TROS augmentent les risques de diabète, de cancers et même de démences.